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Présentation de la filière sucre dans les DOM

 

Le principal produit dérivé de la canne est le sucre, industrie qui fournit 40.000 emplois directs et indirects dans les DOM. Ramené à la population active de métropole et toutes choses égales par ailleurs, son poids Outre-mer est comparable à une industrie qui emploierait 4,5 millions de personnes.

 

Cette création d’emplois se fait en garantissant un revenu décent aux planteurs de canne. Prenons l’exemple concret de La Réunion : le planteur de canne vend sa canne 80€/tonne (y compris les 10€/tonne de « prime bagasse »), pour une exploitation moyenne de 7 hectares de canne, et un rendement d’environ 80 tonnes par hectare et par an. Pour obtenir le revenu réel du planteur, il faut bien entendu déduire de ces chiffres les charges d’exploitation. Avec ce niveau d’aide, le revenu du planteur de canne est, en moyenne, de 1.300 euros mensuels.

 

Soulignons que la productivité de l’industrie sucrière des DOM est parmi les meilleures au monde. Alors même que la canne est l’un des produits agricoles les plus cultivés au monde, l’un des cinq meilleurs centres internationaux de recherche se trouve à La Réunion, avec des résultats remarquables en termes d’innovation variétale.

 

Dans ces conditions, le maintien de l’industrie sucrière dans les DOM, qui est sur le plan de la recherche, de la compétence en matière industrielle et de la qualité des sucres produits une des premières du monde, nécessite une réflexion entre Paris et Bruxelles pour dépasser la menace que constitue la perspective de la suppression des quotas sucriers à l’horizon 2017.

 

 

La perspective de la fin des quotas sucriers en 2017

 

Sur les 270.000 tonnes de sucre produites par les DOM, seules 120.000 tonnes de production sont exportées sous forme de sucre de bouche (sucres spéciaux), produits à forte valeur ajoutée : sucre La Perruche, l’Antillaise, confitures Bonne Maman au sucre roux de canne… Le solde de la production, soit 150.000 tonnes, est exporté en vrac vers des raffineries pour produire du sucre blanc. Cette production de sucre vrac ne peut être réduite au profit d’une production de sucre spéciaux à la fois pour des raisons industrielles et pour des raisons commerciales.

 

A partir de 2017, la fin des quotas va se traduire par la suppression de la garantie des débouchés des sucres vrac des DOM sur le marché européen, dont les DOM ont bénéficié jusqu’ici.

 

Libérées de la contrainte des quotas, c’est le seul argument du prix qui guidera les décisions d’achat des raffineries continentales à compter de 2017.

 

Or, par rapport à leurs homologues d’Europe continentale qui produisent du sucre de betterave, les « canniers » des DOM doivent faire face à 100 euros de surcoûts par tonne produite, pour un ensemble de raisons qui pourraient être développées au besoin. Ce chiffre va, en outre, probablement augmenter encore du fait de la libéralisation du marché sur le continent.

 

En mai 2014, un rapport de l’Assemblée nationale présenté par Jean-Claude FRUTEAU chiffre à 38 M€ le besoin d’aide additionnelle pour permettre à la filière sucre des DOM de maintenir son accès au marché continental.

 

Le Président de la République a annoncé lors de son dernier voyage à la Réunion que l’Etat soutiendrait cette production et demanderait à Bruxelles une aide d’Etat complémentaire de ce niveau.

 

Cette augmentation de l’enveloppe pour la filière sucre peut nécessiter une révision du POSEI et suppose en tous cas l’accord de Bruxelles.

 

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