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Jean-Claude Marraud des Grottes est invité à prendre la parole pour présenter les différents points du dossier de la production bananière.

 

Il y a deux sujets dans la banane, deux priorités. Le premier c'est la notion environnementale de notre production que l'on considère la plus vertueuse du monde et le deuxième c'est un nouveau concept innovant qui s'appelle la banane française.

 

Pour la biodiversité nous nous étions engagés de 2008 à 2014 dans un plan Banane Durable 2 avec un objectif de réduction de 50 % des produits phytosanitaires. Cet objectif a été accompli et il s’agit ici d’une belle performance. Dans le même temps, le plan ECOPHYTO lancé en France n'a pas eu le même résultat. Nous sommes les seuls producteurs de bananes au monde à ne pas utiliser l'épandage aérien aujourd'hui. Nous avons pris, à partir de 2008, un virage agro-écologique pour nos productions. Une preuve de tout cela est le retour de la biodiversité dans nos plantations. On assiste aujourd'hui au retour des petites grenouilles, des colibris, des serpents, des clindindins (lucioles). Il n'y a pas plus bel exemple de nos pratiques vertueuses dans l'utilisation des produits. Il y a une très forte demande. En France les consommateurs sont très sensibles à l'utilisation des produits phytosanitaires dans l'agriculture et de ce côté-là, nous avons beaucoup d'avance sur toutes les origines concurrentes. En particulier face à l'Amérique centrale.

 

Le deuxième sujet que je voudrais exposer aujourd’hui est un concept que nous avons mis au point. Pour vous situer un peu la situation, nous sommes en 2014, la guerre des produits fait rage sur le marché français, il y a des promotions dans tous les sens. Notre produit est mal identifié dans les rayons et il y a un retour en France du patriotisme économique. Nous nous rendons compte que nous ne sommes pas audibles, et encore moins visibles dans les rayons. Nous travaillons avec les équipes de l'UGPBAN sur un nouveau concept pour identifier le produit en créant une marque qui s'appelle la « banane française ». Nous sommes les seuls au monde à pouvoir produire de la banane française en Martinique et en Guadeloupe. Il fallait donc une marque.

La deuxième chose est que nous voulions un système d'identification à bonne distance du rayon. Nous avons pensé à ce fameux ruban bleu blanc rouge, autocollant inviolable et également muni d'un code barre. Cela empêche les consommateurs d'arracher les fruits. Si vous observez les rayons de vrac il y a plein de déchets en fin de journée. Mettre en place cet autocollant inviolable nous a permis de résoudre un bon nombre de problèmes, dont celui de l'arrachage. La grande distribution comptait  8 à 10 % de casse dans ses rayons banane, casse qui s’élève aujourd'hui de 0 à 2 %. Il est vendu environ 560 mille tonnes de banane en France. Il y a 50 000 tonnes d'économies potentielles à réaliser par ce biais.

Ensuite le code barre nous a permis de passer à une étape suivante. La banane est vendue depuis 70 ans au kilo. Nous avons décidé de la vendre à la pièce. Pour faire une meilleure valorisation, nous vendons par bouquet de 3, 4, 5 et 6 unités. C'est de la vente à la pièce, c'est une innovation.

 

L'autre innovation est celle conduisant à présenter la banane de façon à ce que le consommateur prenne le produit par le haut du bouquet en ajoutant au support de présentation un système d'alvéole ; un mobilier en vague qui épouse parfaitement la forme de la banane, que nous plaçons dans le bon sens.

L'autre point et non des moindres : nous avons voulu contrôler notre produit jusqu'à la sortie des caisses. Nous avons donc mis en place une équipe de promoteurs-marchandiseurs qui sont des salariés de l'UGPBAN qui vont dans le rayon mettre en place nos produits avec l'accord des distributeurs et les chefs de rayon. Nous avons commencé il y a un an et nous somme présents dans  1 200 magasins. Nous ne visons pas moins de 4 500 magasins à l’avenir, que nous aurons déployés d'ici un an. Pour l'instant nous avons toutes les enseignes de la grande distribution sauf les hard discounteurs. Le consommateur est gagnant parce qu'il n'a plus à aller peser. Nous avons également constaté en période de vacances un accroissement de la vente de bananes liée au fait que l’on soit sensible à la vente par impulsion à cette période.

 

Le magasin gagne en valeur, il gagne en non casse, il contribue à la lutte contre le gaspillage alimentaire, etc. Le distributeur est gagnant, 8 à 10% de casse en moins. Le producteur valorise de 30 % par rapport au prix du vrac. Tout le monde est donc gagnant.

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